dossier arthrose
Les mécanismes de l'arthrose
L’arthrose traduit une usure du cartilage.
Une articulation « saine » est, par nature, très mobile pour permettre les mouvements que nous commandons à nos membres. Pour cela, elle est construite selon un schéma unique :
- des extrémités osseuses dont la surface est recouverte de cartilage. Blanc nacré, très lisse, à la fois élastique et rigide, et surtout humide, il joue le rôle « d’amortisseur » et permet le glissement entre les têtes osseuses qui communiquent au sein d’une même articulation.
- une capsule articulaire qui maintient les extrémités osseuses en place.
- une membrane synoviale, sur la face interne de la capsule, qui fabrique le liquide synovial, véritable "lubrifiant" de l'articulation.
- l'articulation est nourrie par le sang. Celui-ci lui parvient jusque dans le liquide synovial dans lequel baigne l’articulation grâce aux capillaires et vaisseaux sanguins issus des artères qui traversent les muscles grâce à un effet de pompe entretenu par la contraction musculaire.
- la membrane synoviale est parcourue par de nombreux nerfs qui sont à l’origine de notre perception et de la commande de nos articulations.
- le cartilage n’est plus nourri correctement par le sang. Déshydraté, il devient sec, rugueux et perd son élasticité. Il jaunit, se fissure, s'érode jusqu'à disparaître totalement par endroit, mettant à nu l'os sous-jacent.
- les extrémités osseuses n’étant plus protégées, chaque frottement lié au mouvement articulaire les abîme. Cela crée notamment des excroissances osseuses (ostéophytes), voire des déformations osseuses avec diminution de l’espace interarticulaire et donc un risque de pincement des nerfs qui s’y trouvent.
- les débris issus de la fissure du cartilage se disséminent dans la membrane synoviale, heurtant les récepteurs sensitifs des nerfs qui envoient des messages de douleur au cerveau.
Nos cellules, ces petites « piles «électriques » qui se nourrissent de ce que nous ingérons, vivent au rythme de notre activité physique et s’épurent au travers de nos émonctoires, sont à la base de la bonne activité de chacune de nos articulations.
Avec le temps, les traumatismes et surtout une alimentation et une activité physique souvent inadaptées, ces cellules défaillent. Mal nourries, elles n’ont plus l’énergie nécessaire pour fonctionner à plein régime. Elles n’interagissent plus correctement entre elles, les toxines s’accumulent et les échanges électriques qui président au bon fonctionnement de nos articulations ne se font plus correctement. Les cellules se grippent et s’encrassent.
Le cartilage est le premier atteint par l’arthrose : ce « revêtement protecteur » qui protège les extrémités osseuses n’est nourri que grâce aux nutriments transportés depuis les cellules par les capillaires et vaisseaux sanguins.
Malheureusement, lorsque les cellules ne sont plus correctement alimentées, elles ne transmettent plus les nutriments nécessaires au cartilage qui, progressivement, se déshydrate, s’assèche, devient rugueux et sec, se fissure, se casse et s’érode jusqu’à disparaître complètement, mettant à nu l’os sous-jacent, sans plus aucune protection. L’espace entre les têtes osseuses de l’articulation se rétrécit, parfois jusqu’à ce que les os frottent littéralement l’un contre l’autre : tout mouvement devient très douloureux voire impossible, les os se déforment (ostéophytes) et la membrane synoviale qui entoure l’articulation est enflammée par les débris de cartilage. C’est cette inflammation de la synovie qui est à l’origine de la douleur.
Pour assurer le transport des nutriments et de l’oxygène vers les articulations, les capillaires et vaisseaux sanguins se servent de la contraction des muscles rattachés aux articulations concernées. C’est en effet la contraction musculaire qui propulse le sang dans les vaisseaux et capillaires. Ainsi, pour nourrir le cartilage, il faut que les muscles et donc l’articulation à laquelle ils sont rattachée soient stimulés ; sans quoi, le cartilage n’est pas nourri correctement et se détériore progressivement.
Or quand une articulation est douloureuse, on cesse de la solliciter, entraînant une atrophie musculaire et donc une insuffisance circulatoire... Et la boucle est bouclée puisque cette même insuffisance empêche la bonne nutrition des cartilages qui continuent de s’éroder. A ce stade, le mal devient chronique. C’est le cercle vicieux de l’arthrose.
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